Peut-on avoir la nostalgie de l'inconnu ?

Alors d'où est-ce que je Te connais ?

Indissociés.

Je vais parmi les fleurs, le long d'une sente.

Je redescend vers cette vallée.

Bientôt je déposerai mon bagage.

Si c'est vivre que tu veux,

il te faut quitter la grand-route,

tourner à droite vers ce chemin de chêvres

perdre tes amis de vue.

Te perdre de vue.

Et te laisser transformer en tout autre.

La prière est comme un rêve qui fonctionne.
La prière est comme un temps volé au monde, qu'on lui retire,

où il n'est pas et ne peut être.

C'est entrer dans un invisible rayon et dialoguer

avec le cœur de l'âme.

C'est remonter à la source

c'est s'abreuver de vie.

La prière exauce toute attente. Quand la manifestation vient

la paix qui l'accompagne brûle les yeux.

L'esprit est dans une ouate

extralucide, la Parole prend corps, la réalité alors surgit.

"Toi, suis-moi". (Évangile de Jean)

La nuit est fervente. Je sinue vers le val. Tout ouïe.

La nuit promet, son épais manteau est piqué d'étincelles.

Elle est là avec tout son mystère quand je traverse cette prairie bleue et blanche.

Me voici.

Je m'apporte moi-même en offrande,

penché au bord du cosmos

prêt à plonger dans Tes bras.

J'allonge le pas dans Ta roseraie. Maculé de parfums je m'avance.

Je Te cherche des yeux à l'horizon.

Je viens chercher mon bout d'univers.

Un lopin de paradis où tout réaliser.

Une lueur micacée point. Depuis l'infini ton regard m'illumine.

 

Rares sont ceux qui comprennent le son et la couleur.

Pour moi chaque son est un "géome".

Il vient avec sa forme, sa texture et son mouvement.

Mais là où je fond, c'est quand la harpe, le glockenpiel, sont joués par le vent

comme la risée sur l'étang.

Mon âme en est caressée et tremble.